Deuxième suspect dans les échecs passés de la voiture électrique : Les compagnies pétrolières

Les autres suspects de la mort de la voiture électrique :

  1. Les consommateurs,
  2. Les compagnies pétrolières,
  3. Les performances limités de la batterie,
  4. Les constructeurs automobiles,
  5. Les pouvoirs publics,

I – Une position défensive face à la voiture électrique

Sur la liste des suspects ayant tué les possibilités d’émergence d’un marché pour la voiture électrique figurent également les compagnies pétrolières. Ces dernières disposent d’une situation de quasi monopole dans la distribution de l’énergie nécessaire à la mobilité individuelle. Il est alors aisé de comprendre pourquoi les compagnies pétrolières ont été systématiquement très proches des programmes de développement de voitures électriques : elles avaient une propension forte pour décourager toute nouvelle alternative au tout pétrole. Ces dernières ont fait un maximum de lobbying pour contrôler et impacter l’évolution des programmes de développement de la voiture électrique dans une position défensive visant à conserver leur monopole sur la fourniture de l’énergie de la mobilité individuelle. Leur objectif était clairement de décourager les alternatives à leurs produits, pétroliers sur le même exemple que General Motor qui avait pris dans les années soixante d’importantes parts dans tous les programmes de tramway aux Etats-Unis pour finalement torpiller cette alternative à la voiture individuelle.

II – La voiture électrique serait une alternative à l’essence

La position des compagnies pétrolières est simple à expliquer. Tout est affaire d’élasticité de la demande sur le marché des carburants. Lorsque le prix de l’essence augmente, les consommateurs n’ont, comme seule possibilité pour limiter leurs dépenses, que de rouler moins. Or le déplacement est un poste très peu modulable pour les ménages des pays du Nord. Il résulte de cette dépendance au pétrole une demande quasiment stable et donc une hausse du profit des compagnies pétrolières. C’est sur ce concept et cette analyse économique que sont construites les valorisations boursières et les équations économiques des compagnies pétrolières pour les coûteux développements de forages d’hydrocarbures.

Maintenant, s’il existe une alternative à l’essence comme la voiture électrique, l’augmentation des prix des produits pétroliers impactera la propension des consommateurs à se détourner de cette solution thermique. Les compagnies subiront alors une perte sèche de la demande. La baisse de la demande entrainera une stagnation des prix des produits pétroliers directement liée au coût de l’alternative au pétrole. Par son existence, une alternative à l’essence permet un jeu de vases communicants des consommateurs entre deux technologies. Cela induit un effet seuil dans le prix des carburants, toutes choses égales par ailleurs. Dans un contexte où l’industrie pétrolière semble destinée à voir les coûts de prospection, d’extraction et de raffinage exploser en raison de la raréfaction de la matière première, on comprend pourquoi il est vital pour cette dernière de barrer la route à toute alternative qui l’empêcherait de répercuter indéfiniment ses coûts sur le prix de vente sans avoir à rogner son taux de marge.

Ainsi, lorsque le prix du pétrole augmente, le profit des compagnies également :

Evolution prix pétrole

Evolution du prix du Brent dans les devises clés

Benefice des compagnies pétrolières

Bénéfice Net par Baril

Evolution des Benefices petroliers

Évolution des bénéfices pétroliers (millions de $)

III – Des actions contre la voiture électrique

Dans les faits, les compagnies pétrolières ont effectivement agi pour décourager tout succès de la voiture électrique par le passé. En Californie, lors du lancement de l’EV1, de fausses associations de consommateurs auraient été mises en place pour protester contre le développement du véhicule électrique. Un lobbying important aurait par exemple été fait au niveau des autorités locales pour protester contre l’installation de points de charges de voitures électriques, au nom de la préservation de l’argent du contribuable. Ces associations de consommateurs étaient largement financées par la Western States Petroleum Association, qui regroupe toute l’industrie pétrolière américaine. De nombreuses tribunes dans les grands journaux américains auraient également été achetées pour semer le trouble sur l’intérêt environnemental de la voiture électrique dont les batteries sont chargées par l’énergie de centrales à charbon. Les compagnies pétrolières ont ainsi tenté de démontrer que la voiture électrique n’était ni une solution aux émissions de CO2, ni à l’indépendance énergétique des pays occidentaux.

Par leurs actions fortement négatives, les compagnies pétrolières se sont rendues coupables de la mort de la voiture électrique.