Nous allons tenter dans cette partie de quantifier l’impact environnemental de la voiture électrique. Pour les émissions de pollution, nous retiendrons le gramme de CO2 comme unité de référence, bien que cet indicateur ne soit pas exhaustif de toutes les pollutions émises.

I – L’impact environnemental de la voiture electrique dépend du mix énergétique de chaque pays

Il apparaît que le bilan environnemental de la voiture électrique est avant tout le bilan de la filière électrique de chaque pays. Chaque type d’énergie génère un certain nombre de grammes de CO2 par kilowattheure produit. En fonction du mix énergétique de chaque région, l’impact environnemental des kilowattheures produits dans les différents pays peut être dressé. Il reste alors à mettre en relation la consommation de la voiture électrique par kilomètre parcouru à celle d’une voiture thermique.

Les résultats sont présentés dans le tableau ci-contre, avec une base de consommation d’énergie de 0,125kWh/km pour le véhicule électrique :

Emissions de CO2 de la Voiture électrique

Emissions de CO2 de la voiture électrique

Dans le détail et pour chaque pays, les résultats sont présentés ci-dessous :

Emissions-carobone-co2-europe

Emissions de carbone des pays européens pour la production d'électricité

Le bilan environnemental semble donc être très favorable à la voiture électrique. Dans la plus part des cas, le véhicule électrique permettrait une réduction significative des émissions de CO2. Au pire, la voiture électrique ne génère pas plus d’émissions de carbone qu’un véhicule thermique. Dans le cadre d’une source d’énergie thermique, retenons qu’il sera toujours plus efficace de produire de l’énergie de manière centralisée plutôt qu’au niveau des mini-centrales thermiques que constituent nos voitures actuelles.

II – La voiture électrique peut limiter le recours au thermique à flamme

Il est important de noter que ces résultats ne prennent pas en compte le fait que les voitures électriques peuvent contribuer à lisser les pointes de consommation d’électricité. Ce phénomène est de nature à diminuer l’impact environnemental de l’énergie produite. En effet, en France nous utilisons des centrales thermiques pour réguler la production d’électricité et répondre aux pointes de consommation avec souplesse (il faut plusieurs semaines pour démarrer ou arrêter une centrale nucléaire). Ce sont ces centrales thermiques qui sont responsables d’une grande partie des émissions de CO2, en France. Les voitures électriques pourraient permettre de limiter leur recours et ainsi faire baisser les émissions de CO2 par kWh produit. Le déploiement des voitures électriques s’accompagne d’autres leviers sur l’amélioration du parc énergétique : EDF investit par exemple pour moderniser le parc thermique pour faire baisser les émissions de CO2. Le mise ne service de centrales à Cycle Combiné Gaz (CCG) dans les prochaines années peut ainsi permettre de réduire de moitié les émissions de CO2, de diviser par trois les oxydes d’azote (NOx) et de supprimer les émissions d’oxydes de soufre (SO2) par rapport aux moyens de production thermique classiques (charbon, fuel).

Le Danemark est également un exemple intéressant : malgré la part importantes du développement des énergies renouvelables, ce pays possède une des électricités les plus sales d’Europe en raison de l’intermittence du vent, et donc du recours au thermiques à flammes pour la régulation de la production. La voiture electrique pourrait contribuer à modifier les courbes de demande.  Il existe donc des leviers pour améliorer l’impact environnemental de la voiture électrique.

Le déploiement de la voiture électrique peut également favoriser le développement des énergies renouvelables. Comme nous le montrons dans la partie sur l’équation économique de la voiture électrique, les batteries des voitures électriques peuvent avoir une deuxième vie – après leur utilisation sur les véhicules – en application stationnaire, pour stocker de l’énergie. Les batteries permettraient ainsi de palier au principal défaut des énergies renouvelables : leur intermittence. Elles contribueraient à améliorer la qualité et la valeur ajoutée de la production d’énergie verte, et donc à favoriser leur développement. L’électricité supplémentaire consommée par les voitures electriques pourrait donc venir de sources renouvelables dont le développement serait la conséquence de leur existence ! Nous pouvons citer l’éolien et le photovoltaïque. Il est également intéressant de se pencher sur la géothermie : les marges de progression de cette technique visant à tirer de l’énergie de sources chaudes sont importantes. Cette technologie fonctionne bien en agglomération pour injecter de l’eau chaude dans les réseaux de chaleur. Il est également possible de développer la géothermie pour produire de l’électricité à partir de la chaleur, là où il n’existe pas de réseau pour l’exploiter directement.

Nous pourrions donc passer d’un modèle où nous forons le sol pour trouver du pétrole, non renouvelable, à un modèle ou nous employons les mêmes techniques pour exploiter une source d’énergie durable ! Les compagnies pétrolières pourront réemployer leurs foreuses si la demande en pétrole baisse!

III – Les pollutions de la voiture electrique sont centralisées

Le modèle de la voiture électrique permet enfin de centraliser les émissions de polluants au niveau des centrales électriques. Il en résulte deux conséquences :

●       En termes de santé publique, la pollution est déplacée des centres urbains. Il en résulte un gain social sur le confort, la santé, et les dépenses qui y sont associées,

●       La pollution induite par la voiture electrique est concentrée sur quelques sites. A cette échelle, des actions correctrices avales aux émissions de polluants peuvent être mises en place, comme le traitement des fumées des centrales électriques pour capter le carbone et les autres polluants.

IV – Le véhicule électrique est silencieux !

 

La voiture électrique permettra de révolutionner les centres urbains. D’abord, plus d’huiles de moteurs qui ruissèlent avec les eaux de pluies. Mais surtout, la voiture électrique est absolument silencieuse (à l’exception de quelques bruits de roulage), si bien qu’on entend le bruit fait par les mouvements des électrovannes et pompes, habituellement inaudibles avec les voitures thermiques. Finis les démarrages en trombes au feu ou les abords de périphériques bruyants.

Puisqu’une voiture électrique qui ne s’entendrait pourrait être dangereuse pour les pétons, des acousticiens travaillent à sonoriser le véhicule électrique en fonction de sa vitesse. La révolution électrique sera aussi sonore !

L’énergie de la Voiture électrique :

  1. Partie I : L’impact de la voiture électrique sur les capacités de production d’énergie
  2. Partie II : Le bilan environnemental de la voiture électrique

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