Pollution : la bombe à retardement des voitures diesel

La voiture diesel cache t’elle un scandale sanitaire aussi important que celui de l’amiante? L’OMS vient de classer les particules de diesel comme cancérogène certain.

voiture diesel cancer

En France, le moteur diesel tuerait 42.000 personnes par an.

Le moteur diesel est un cancérogène certain

C’est désormais une certitude : les gaz et particules issues des moteurs diesel sont désormais des substances cancérogènes certaines. C’est ce que les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé viennent de confirmer : les gaz des moteurs diesel produisent des cancers du poumon et des cancers de la vessie. Au total, le moteur diesel serait responsable de la mort prématurée de 42.000 personnes par an en France

Depuis 1988, les experts du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer, l’agence cancer de l’OMS), avaient déjà classés les substances issues des moteurs diesel comme étant probablement cancérogènes pour l’homme. Christopher Portier, directeur du CIRC, précise aujourd’hui que « l’exposition à ce mélange chimique doit être réduite dans le monde entier ».

Les politiques doivent agir pour démoder le recours au diesel

Pourtant, en Europe et particulièrement en France, les constructeurs et pouvoirs publics ont largement incité au développement des voitures roulant au diesel depuis 1995. Alors que la voiture diesel représentait à peine 25% du parc automobile français en 1995, elle compte aujourd’hui pour 60%, soit 24.000 véhicules : un drame sanitaire?

Maintenant que le diesel est un cancérogène certain, les actions pour raisonner sa popularité doivent être mises en œuvre :

intensifier la vigilance et relever les exigences lors des contrôles techniques,
mesurer les particules en ville et limiter la circulation des voitures diesel en centres urbains lors des pics de pollution aux particules fines,
intégrer le coût pour la société dans le prix de la vente des voitures et du carburant,
limiter les avantages fiscaux,
éduquer le consommateur lors de l’achat de son véhicule : rouler au diesel n’est intéressant qu’à partir d’un certain nombre de kilomètres que nombre de voitures diesel ne parcourent jamais

Dans les centres urbains denses, on plaint le cycliste qui doit suivre un autobus dans un nuage de particules ou le citadin qui habite près d’un axe de circulation. Les risques sanitaires existent à long terme avec les cancers des poumons ou de la vessie, mais posent aussi des problèmes de santé plus immédiats : asthme, rhinites, …

Les nouveaux moteurs diesel polluent toujours…

Les professionnels du moteur diesel ont des arguments pour défendre leur produit : les nouveaux moteurs seraient moins polluants que les anciennes générations et émettraient moins de particules. Pas si évident : d’après Bruno Guibeaud, président d’Europe Qualité Expertise (EQE), le filtre à particules ne fonctionne qu’à partir d’une certaine température que les voitures n’atteignent jamais en ville. Le filtre s’encrasse ainsi encore plus et la voiture rejette plus de particules. Par ailleurs, les particules sont recombinées en NOx, dont les effets sur le système respiratoire sont aussi désastreux.

La voiture électrique : une alternative sans particules pour les usages urbains

Qu’attend-on pour réduire les avantages fiscaux et les subventions au véhicule diesel? La situation actuelle est criminelle. Il conviendrait au contraire d’inciter les acheteurs à se reporter vers les voitures les plus vertes à l’impact environnemental limité. La voiture électrique est une des solutions pour réduire l’impact environnemental et la pollution automobile des centres villes.