L’ex-gérante du petit fabricant de voitures électriques Mia Electric a été mise en examen après sa garde à vue. La justice enquête sur des malversations dans le dossier Mia Electric.

[Edit décembre 2017 : Sous la présidence de Ségolène Royale de 2004 à 2014, la région Poitou-Charentes aurait largement investi en perte dans les sociétés Heuliez, Eco&Mobilités puis Mia (le chiffre de 20M€ est avancé dans les médias). Le gain d’image et la recherche de couverture médiatique a été certainement large pour la Présidente de Région, qui est apparue à plusieurs reprises dans le cadre de ses fonctions  aux côtés des voitures électriques et des dirigeants: https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/2014/03/12/segolene-royal-croit-encore-mia-electric-malgre-la-liquidation-judiciaire-431857.html. La perte pour le contribuable fait l’objet de critiques dans un rapport de la Chambre Régionales des Comptes d’Aquitaine … largement moins médiatique.]

 

Le dossier Mia Electric n’en finit plus de rebondir. Voilà l’ex gérante Michèle Boos mise en examen après plus de 24h de garde à vue, avec interdiction de quitter le territoire et une caution de 100 000 euros. Michèle Boos aurait par ailleurs été impliquée dans une société ayant racheté les brevets et l’outil de production de Mia liquidé en vue de relancer une activité liée à la voiture électrique en Vendée. Voici les faits qui lui seraient reprochés par le juge d’instruction de Niort.

Abus de biens sociaux, banqueroute et escroquerie pendant la période Mia Electric ?

Le procureur de la République de Niort soupçonnerait Michèle Boos d’avoir indûment profité d’éléments d’actif de Mia Electric à son propre avantage, pour une somme qui serait de 50.000 euros, c’est à dire un abus de bien sociaux.

Mia Electric aurait par ailleurs perçu des acomptes lors de ventes de voitures électriques que la société n’aurait pu honorer, ce qui vaudrait à Michelle Boos un soupçon d’escroquerie.

Enfin, Mia Electric aurait vendu des voitures électriques à pertes (plus de 100 véhicules), ce qui aurait pu contribuer à la faillite Mia. Cela vaudrait à Michèle Boos la mise en examen pour banqueroute pour moyen ruineux.

 

Rachat à la casse des actifs à valeur des voitures électriques Mia ?

Mais ce qui contribuerait aussi à motiver l’enquête du juge d’instruction de Niort, ce serait aussi le fait que Mme Boos soit soupçonnée d’avoir participer au rachat d’éléments d’actif de Mia Electric via ce qui serait un homme de paille.

Rappelons que lors de la liquidation de Mia Electric, ce qui avait encore de la valeur dans la société a été vendu aux enchères en septembre 2014. Le lot principal, comprenant notamment la marque Mia, la ligne de production des voitures électriques et les brevets aurait été racheté par une SCI détenue par l’homme d’affaire iranien Babak Shagi. Hors Michèle Boos et Babak Shagi seraient associés au capital d’une nouvelle société nommée Mia Génération et implantée en Vendée. La justice se demanderait donc si la SCI n’aurait pas agi pour le compte de la société Mia Génération, ce alors que Michèle Bois eut été banni des enchères en sa qualité d’ancienne gérante. Le tribunal de commerce pourrait d’ailleurs annuler la vente aux enchères de Mia Electric.

L’enquête devra donc déterminer si Michèle Boos est coupable d’escroquerie et de mauvaise gestion. Par ailleurs, les investissements de la Région Poitou-Charente au capital de Mia et la déception de Ségolène Royale (dont les investissements d’argent public dans la société Mia ont été critiqués) de voir l’entreprise liquidée puis peut-être reprise et délocalisée en Vendée auraient-ils pu influencer les lourdes charges qui pèsent contre Michèle Boos ?


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