Paris, Nice, Montpellier, Rennes, Amiens, et maintenant Lyon pour ne citer que ces villes se convertissent progressivement aux bus propres pour assurer le transport de leurs citoyens, sous l’égide de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. Retour sur quelques acteurs qui oeuvrent pour cette transformation durable, ainsi que sur le contexte législatif qui a impulsé cette dernière et les gains apportés par cette nouvelle mobilité publique et verte.

bus électrique

La loi sur la transition énergétique notamment à l’origine de ce phénomène

L’un des objectifs fixés par le ministère de l’environnement via la mise en place de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015 est la réduction de presque la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030 par rapport aux années 90. Or la grande majorité de ces GES est rejetée par le trafic routier accru, ce qui met d’ailleurs plus que jamais à mal la qualité de l’air française.

Dans cette mesure, les collectivités territoriales, qui assurent directement ou indirectement la gestion d’un parc de plus de vingt autobus / autocars, auront désormais pour obligation d’en substituer la moitié par des véhicules propres à partir du début d’année 2020, et l’intégralité en 2025.

Il est ainsi imposé aux autorités organisatrices de transport de s’équiper en véhicules respectueux de l’environnement d’autant que, dès 2025, chaque nouvel autobus mis en service devra être à faible émission.

Dans ce contexte, les phases d’expérimentation et de mise en service de bus propres se multiplient aux quatre coins de l’hexagone.

L’Ile-de-France (spécifiquement Paris) pionnière, suivie de près par de nombreuses autres villes : Lyon est la dernière grande agglomération en date

En Ile-de-France, la RATP a décidé de s’adapter à la loi dès 2014, avec la mise en place du plan bus 2025, qui vise à remplacer entièrement son parc de bus diesel par 80% de véhicules électriques et hybrides et 20% de véhicules roulant au gaz naturel d’ici à 2025.

Ces bus, destinés à prendre la relève de leurs homologues polluants, doivent respecter un cahier des charges précis : il doivent notamment accueillir à minima 90 passagers et avoir une autonomie supérieure à 180 km.

Dans le courant de la COP 21, la RATP a ainsi lancé fin 2015 une phase test de modèles d’autobus électriques issus de différents constructeurs sur plusieurs lignes à Paris et dans sa région.

Parmi les constructeurs de ces bus d’un nouveau genre, on peut citer le groupe Bolloré, avec son Bluebus, doté d’une importante autonomie liée à ses batteries lithium-métal-polymère et pouvant transporter une centaine de passagers. A la suite d’une phase d’expérimentation concluante, le Bluebus est entré en service en mai dernier sur la ligne 341 reliant Charles de Gaulle-Etoile à la Porte de Clignancourt. La ligne 341 figure ainsi comme la première ligne de bus standard 100% électrique.

L’Ile-de-France a de cette manière ouvert la voie à d’autres villes françaises quant au remplacement des bus polluants. Nice, Montpellier, Rennes, Amiens… ont suivi ce mouvement de transition, et hier c’était au tour de l’agglomération Lyonnaise (qui dépasse d’ailleurs fréquemment les limites européennes d’émissions de particules polluantes) d’expérimenter les bus à faibles émissions, par le biais du SYTRAL, deuxième autorité française (après la RATP) en charge des transports. Ce dernier souhaite renouveler avant 2025 sa flotte de 800 bus “traditionnels”, en se fixant l’étape intermédiaire de la substitution de 200 de ces 800 bus par des véhicules électriques en 2019.

Le fonctionnement des bus électriques de 7 constructeurs a donc commencé à être mis à l’essai sur deux lignes de bus lyonnaises : la 45 et la C7. Le SYTRAL prévoit de sélectionner 3 modèles pour ensuite les mettre en situation réelle (avec passagers) et ainsi démarrer les commandes.

A noter que les navette autonomes très innovantes Navya Arma vont également être testées dans le quartier de la Croix Rousse.

navya navette

Une conversion qui fait du bien mais qui sera bien-sûr lente et progressive

L’avantage de ces nouveaux types d’autobus est multiple. Peu polluants, il donneront un “nouveau souffle” partiel aux citadins trop souvent exposés à des émissions de particules dangereuses, et atténueront les désagréables odeurs d’essence. Silencieux, ils limiteront aussi la nuisance sonore du trafic routier, et amélioreront le confort des voyageurs. Outre l’amélioration de la qualité de l’air, la mise en circulation de bus électriques participe également à l’amélioration de la qualité de vie en milieu urbain.

Toutefois, encore faut-il que les autres sources de pollution atmosphérique soient parallèlement traitées comme il se doit (les véhicules privés par exemple, qui vont néanmoins être soumis au certificat qualité de l’air).

La conversion des autobus polluants en France est en définitive très progressive,

et le chemin est encore long et sinueux pour adapter le parc de bus actuel français : les étapes sont nombreuses (tests), les coûts élevés …


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