Un protocole d’accord a été signé cette semaine entre l’entreprise Heuliez, spécialisée dans la construction de voitures électriques, et Alphan Manas, gérant du fond d’investissement turc Brightwell.Heuliez repreneur turc

Contrairement à ce qu’on peut lire dans la presse et entendre de la bouche des hommes politiques, Heuliez n’en est pas pour autant tiré d’affaire. Le dossier Heuliez est encore loin d’être bouclé même si le ministre de l’industrie Christian Estrosi et la présidente de la région Poitou Charente Ségolène Royale affichent un optimisme de mise en cette période électorale.

Le protocole d’accord prévoit que l’investisseur turc Alphan Manas engage 20 millions d’euros au capital d’Heuliez, aux cotés des 10 millions du fond stratégique d’investissement (FSI) et des 5 millions de la région Poitou-Charente. Cet investissement serait de nature à préserver les 600 emplois chez Heuliez et la capacité de développement et  industrielle de l’entreprise pour les voitures électriques citadines.

L’affaire Heuliez traine pourtant depuis plus d’un an. Le dossier du constructeur de véhicules électriques devait être bouclé mardi mais l’échéance vient d’être repoussée au 31 mars 2010. A l’heure, aucun engagement des parties n’est signé et la réserve est donc de mise au sujet du sauvetage du constructeur de voitures électriques Heuliez.

Le groupe Bernard Krief Consulting, dirigé par un proche de la majorité, était déjà apparu comme le sauveur potentiel d’Heuliez il y a huit mois et s’est finalement fait sortir à l’approche des élections électorales. Ségolène Royale a ensuite fait planer la possible intervention d’une grande mutuelle, mais la piste a échoué en moins d’une semaine. C’est finalement le turc Alphan Manas qui apparait comme le nouveau sauveur, mais rien n’est fait et il convient de rester mesurer après tant d’annonces infructueuses.

Quand au protocole d’accord singé cette semaine, rien n’engage les parties de façon définitive. Alphan Manas ne s’engage à racheter Heuliez qu’après un nouvel examen de la société et à la condition qu’il trouve d’autres partenaires turcs pour investir à ses cotés dans la société de voitures électriques. L’engagement est donc très timide et ne constitue certainement pas une solution pérenne pour Heuliez.

Un investissement de 30 millions d’euro pour une société possédant des brevets, un outil industriel à fort potentiel et 600 salariés qualifiés parait pourtant faible. La fragilité des engagements des investisseurs est donc inquiétante pour Heuliez, même en période de crise.


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