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Envoyer des hommes sur Mars. Voilà un fantasme qui agite les esprits occidentaux depuis des décennies, largement alimenté par les innombrables images aux effets spéciaux extraordinaires des plus grands films de science-fiction. Ces fantasmes et fictions, certains acteurs téméraires souhaitent se donner les moyens de les faire devenir réalité. C’est le cas de l’infatigable Elon Musk. Après avoir dévoilé il y a quelques semaines son plan d’avenir très ambitieux pour Tesla (à lire – Elon Musk, un plan d’attaque à la hauteur de sa renommée pour les 10 prochaines années -), ce dernier a présenté mardi au congrès international d’astronautique de Guadalajara au Mexique sa dernière lubie, qui n’est pas de promettre la Lune, mais bien la planète Mars aux voyageurs terriens les plus intrépides, d’ici une petite dizaine d’années.

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Mais comment se présenterait ce voyage d’un genre nouveau ?

Les départs auraient lieu tous les 26 mois – non pas tous les 36 du mois… – dès lors que la Terre et Mars s’aligneront de manière propice au vol. Entre 50 et 100 passagers prendraient place à bord du vaisseau de Space X – société qui développe des technologies d’exploration spatiale dont Elon Musk est le fondateur – pour une envolée à plus de 225 millions de kilomètres de la Terre.

Vous vous demandez si vous pourrez participer à cette aventure interplanétaire hors du commun ? Et bien la réponse est oui, à condition d’être en capacité physique d’assumer un tel voyage (des entraînements et jeux sont notamment prévus pour appréhender l’apesanteur), d’avoir un goût du risque prononcé, et de pouvoir débourser – a minima – la modique somme de 100 000 dollars. Somme qui s’avère être abordable compte tenu des moyens colossaux qui seront rassemblés afin de réaliser cette petite virée dans l’espace.

Les ingénieurs de Space X planchent sans relâche pour développer les technologies nécessaires à la mise en oeuvre de ce projet faramineux

Et quelles technologies… Il s’agira d’une navette astronomique, propulsée dans l’espace à des milliers de kilomètres/heure grâce à un immense lanceur, conçu sur le modèle du Falcon 9, et alimenté par un carburant alternatif nouvelle génération.

Le propulseur, après avoir “déposé” le vaisseau rempli de ses courageux passagers hors de notre atmosphère, effectuera un rapide aller-retour (l’affaire de quelques heures) afin de récupérer sur Terre un réservoir à carburant, qui sera ensuite relié au vaisseau de manière à ce qu’il fasse le plein dans l’espace. A ce plein s’ajoute une alimentation en électricité du vaisseau spatial par le biais de gigantesques panneaux solaires d’une puissance de 200 kW. Ce système d’alimentation en énergie prétend ainsi pouvoir permettre au vaisseau d’atteindre la planète Mars en quelques mois (6 à 9 mois pour le moment, durée qu’Elon Musk souhaite abaisser à 3 mois).

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Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort

D’une pugnacité sans bornes, Elon Musk ne veut décidément pas garder les pieds sur Terre : la tête dans les étoiles, il envisage même de coloniser la planète rouge en y installant des bases de vie pérennes pour accueillir près d’1 millions de personnes d’ici la seconde partie du siècle (vers 2060 environ). Ce projet figure comme l’une des réponses que Musk souhaite apporter aux enjeux planétaires cruciaux liés à la croissance démographique mondiale.

Outre la planète Mars, Elon Musk souhaiterait permettre à l’Homme d’accéder à d’autres planètes du système solaire, grâce à son réservoir à carburant installable en orbite.

Les ombres venant assombrir le tableau étoilé de Musk

Le hic, et pas des moindres : un voyage retour qui demeure aléatoire. Il dépend en partie de la capacité des colons à fabriquer du carburant une fois arrivé sur Mars pour que le vaisseau puisse être à même de rebrousser chemin vers la planète bleue. Optimiste, Elon Musk affirme : “Mars est plutôt bien adaptée à cela car on y trouve tous les ingrédients nécessaires (carbone, hydrogène, oxygène)”.

De toute façon Musk admet que ceux qui voudront s’engager dans cette extraordinaire expérience risquent gros : « Le risque de décès sera élevé, c’est une évidence. La question est: êtes-vous prêt à mourir, et si c’est OK, vous êtes candidat au départ« .

Il faut dire que la prise de risque est le propre de toute exploration vers des terres inconnues.

Mis à part la contrainte d’un voyage sans retour éventuel, les besoins en financements exorbitants (qui se comptent en dizaines de milliards de dollars) que nécessite un tel projet posent aussi problème. Elon Musk espère trouver des fonds aussi bien publics que privés par tous les moyens.

Le dispositif est tout de même étudié pour qu’il soit économe en coûts, grâce à un lanceur et un réservoir à carburant réexploitables, mais cela reste insuffisant pour le moment.  

Enfin, l’annonce du projet n’est pas très rassurante quand on pense à l’incident survenu récemment sur un lanceur Falcon 9 de Space X : ce dernier a littéralement explosé alors qu’il faisait l’objet d’essais techniques sur la base militaire américaine de Cap Canaveral le 5 septembre. Il faudra passer une longue série de tests avant d’accorder un minimum de fiabilité au projet martien d’Elon Musk.

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Pour conclure, la route vers Mars semble longue et semée d’embûches, mais après tout, on peut s’accorder le droit d’y croire, comme le fait Elon Musk avec brio. En écoutant les discours de cet avant-gardiste, tout ce qui a pu nous fasciner dans les fictions futuristes comme Star Wars semble à portée de main. Cet homme, s’il est fou, a au moins le mérite de nous faire rêver, et de nourrir des ambitions aussi audacieuses que louables. Dans le cas où il ne parviendrait pas à atteindre Mars, on dira malgré tout de lui qu’il est assurément sur une autre planète.

 


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