La surprenante affaire d’espionnage industriel autour de la voiture electrique dont Renault se dit victime continue d’avancer. Lundi 3 janvier 2011, 3 cadres avaient été mis à pied après une enquête interne. Ces dirigeants haut-placés dans l’organigramme Renault ont été reçus le mardi 11 janvier 2011 pour leur entretien préalable au licenciement. Le vendredi 13 janvier, le constructeur automobile déposait une plainte contre X qui viserait une société étrangère.

Carlos Ghosn Renault

Qui sont les trois cadres?

Les trois cadres que Renault soupçonne d’espionnage seraient, d’après des sources concordantes Bertrand Rochette, Michel Balthazard et Matthieu Tenenbaum :

  • Michel Balthazard, membre du comité de direction de Renault depuis 2 ans et présente chez Renault depuis 30 ans. Il est également directeur de « l’amont, des projets et des prestations » depuis 2006 et suit à ce titre de près le programme sur le véhicule électrique. Il nie toute implication à cette affaire et dénonce « une atteinte à son intégrité »

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  • Bertrand Rochette est l’assistant de Michel Balthazard et se charge des avants-projets Renault. Il nie en bloc les faits que lui reprocherait Renault et se dit victime « d’un vrai cauchemar », ce matin au micro d’RTL. Il affirme que Renault lui a reproché dès le 3 janvier de détenir un comptes en Suisse sur lequel des versements auraient été détectés. Le 4 Janvier, des membres de la sécurité Renault auraient même tenté d’organiser avec lui un déplacement en suisse chez cette banque. Le déplacement a été annulé au dernier moment : une mesure pour déstabiliser Bertrand Rochette?
  • Le troisième Homme, Matthieu Tenenbaum, est l’adjoint au directeur du programme du véhicule électrique Thierry Koskas. Matthieu Tenenbaum est chez Renault depuis 1997 et son implication dans le programme véhicule électrique remonte à 2007. Il a été le premier à sortir du silence par l’intermédiaire de son avocat, Thibault de Montbrial, se disant abasourdi par les accusations portées par Renault, mais aussi par la méthode du constructeur automobile faisant de lui un présumé coupable.

Les trois cadres, qui ont chacun une longue carrière chez Renault, se défendent donc avec force. Chacun d’entre eux a porté plainte contre le constructeur automobile. Il pointent principalement du doigt l’absence de preuves apportées par Renault dans cette affaire d’espionnage, et le floue sur les accusations portées.

Renault reste flou

Renault a donc été amené à communiquer plus en détail sur cette affaire. Carlos Ghosn est intervenu publiquement au micro de TF1 pour s’expliquer : il affirme avoir suivi personnellement l’affaire, et avoir des « certitudes » quand à la gravité des faits reprochés aux trois cadres. Sur le fond, il indique simplement que les faits d’espionnage porteraient bien sur le programme de la voiture electrique, au cÅ“ur de la stratégie Renault. Le PDG de Renault précise cependant qu’aucun secret technologique ne serait sortit de l’entreprise. L’espionnage industriel dont Renault se dit victime porterait plutôt sur le modèle économique de la voiture électrique de seconde génération. Bref, L’affaire reste très floue et la déclaration de Carlos Ghosn n’a pas apportée de précisions.

Certains avance déjà l’idée d’une bévue du constructeur qui aurait été berné par des dénonciations calomnieuses en vue de déstabiliser le programme du véhicule électrique.

Les trois cadres Renault seraient blanc comme neige

Beaucoup évoque une affaire de destabilisation du groupe Renault, qui se serait bêtement laissé berné. D’après Benoit de Saint Sernin, le directeur de l’Ecole européenne d’intelligence économique de Versailles, il s’agit d’une opération de déstabilisation : « Les trois cadres sont blancs comme neige. On leur a collé des casseroles. »


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